Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

annonce, c’est la mort même, oui, la mort ! car quelqu’un est-il jamais sorti vivant de ce tombeau qu’on nomme l’in-pace ?

— La mort ! s’écria Elena, frappée d’horreur.

— Écoutez-moi. Dans la partie la plus reculée du couvent se trouve une chambre souterraine, taillée dans le roc et fermée par des portes de fer. C’est là que sont jetées les sœurs coupables de quelque grande faute. Ce châtiment est éternel. Dites-moi, ma chère enfant, comment je puis vous venir en aide pour vous sauver, car j’y suis décidée, dussé-je m’exposer moi-même…

Émue de cette générosité, Elena finit par confier à Olivia le projet concerté avec Vivaldi. Cette confidence ranima l’espoir de la religieuse qui lui promit de l’aider à parvenir dans le parloir et de lui fournir un habit de religieuse.

. . . . . . . . . . . . . . .

Elena, bien cachée sous l’habit et le voile d’Olivia descendit dans la salle de réception et se mêla aux religieuses qui y étaient rassemblées. Puis on passa dans l’appartement où la collation était préparée et qui était divisé par une grille en parloirs, l’un pour l’abbesse et les religieuses, l’autre pour les religieux et les étrangers. Parmi ceux-ci, Elena aperçut Vivaldi caché sous un manteau de pèlerin. Celui-ci déposa sur le rebord de la grille qui, comme nous l’avons dit, séparait les religieuses des étrangers, un petit papier plié et s’éloigna. Profitant d’un mouvement général qui se fit, Elena se rapprocha de la grille, prit le billet et le cacha dans sa manche. Mais, à ce moment, il lui sembla que l’abbesse regardait de son côté d’un air sévère. Elle craignit que l’on eut remarqué la présence de Vivaldi et qu’on n’eut cessé de l’observer à la dérobée. Chancelante d’émotion, elle sortit furtivement et se rendit dans sa cellule. Arrivée là, elle ferma bien la porte et elle déplia le papier.