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ment les mesures prises contre la jeune fille.

Vivaldi se présenta ensuite chez sa mère. Cette seconde épreuve fut bien différente de la précédente. Ce fut en vain qu’il questionna sa mère, en laquelle il découvrit enfin autant d’hypocrisie qu’il avait reconnu de franchise chez son père. La marquise resta impénétrable. Que pouvait-il au delà ?

Vivaldi alla trouver le père Schedoni. Il le trouva en prière dans l’église de son couvent.

— Enfin, mon père, je vous retrouve ! lui dit-il. Je voudrais vous parler en particulier et ce lieu n’est pas convenable à notre entretien.

Schedoni ne répondit rien et sembla continuer à prier. Par trois fois, Vivaldi renouvela vainement sa demande. Enfin, exaspéré, il s’écria :

— Que signifie cette momerie ? Je sais que vous êtes l’auteur de tous mes maux. C’est vous qui avez fait enlever Elena, c’est vous qui m’avez enfermé… Mais, je saurai enlever le masque d’hypocrisie qui vous couvre. Mais je saurai bien vous forcer à parler et à me dire où est Elena…

Comme il exhalait ainsi sa colère, plusieurs moines furent attirés par le bruit.

— Que faites-vous ? lui dirent-ils, ne voyez-vous pas la sainte méditation dans laquelle il est plongé ?

Vivaldi parla, mais les moines irrités par ses discours, voulurent l’emprisonner et lui faire subir les châtiments réservés à qui insulte un religieux dans ses pratiques de pénitence. Mais Vivaldi, puisant des forces dans son indignation, s’échappa de leurs mains et sortit de l’église.

Il arriva chez lui dans Un état digne de pitié. Paolo rendit compte à son maître de l’inutilité des recherches que, pendant son absence, il avait faites pour retrouver les traces d’Elena.