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voyant dans son père qu’un tyran injuste qui prétendait le priver de ses droits les plus sacrés, n’éprouvait plus aucun scrupule à défendre sa liberté et il se sentait plus impatient que jamais de conclure un mariage qui garantissait l’honneur d’Elena et sa propre félicité.

Chaque jour, il se rendait donc à Villa-Altieri. Une fois qu’il y allait, comme de coutume, et qu’il était arrivé sous la voûte bien connue des ruines, il entendit ces mots résonner à son oreille :

Ne vas pas à Villa-Altieri : la mort est là ! oui, la mort !

C’était bien la même voix qu’il avait déjà entendue, c’était bien le même moine qu’il entrevit, fuyant dans l’ombre.

Il voulut poursuivre l’apparition, en demandant qui était mort à Villa-ltieri ; mais la pensée lui vint que pour vérifier cet avis effrayant, il fallait continuer sa route au plus vite. Inquiet, il s’achemina donc à pas pressés vers la demeure d’Elena.

Là il apprit que la signora Bianchi était morte durant la nuit. Cette fin brusque et inattendue avait surpris tout le monde.

Elena était agenouillée au pied du lit funèbre. Vivaldi la consola de son mieux. Ses premières émotions calmées, il ne voulut pas distraire longtemps la jeune fille des soins pieux par lesquels s’exhalait sa douleur et ce fut un soulagement pour elle de voir que son fiancé les partageait. En la quittant il s’entretint avec la servante Béatrix et il apprit d’elle que la signora Bianchi