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fois.

Or, Schedoni était le confesseur et le directeur de conscience de la marquise de Vivaldi. C’étaient deux natures merveilleusement assorties pour le mal. L’un convoitait une riche récompense, l’autre était prête à tout prodiguer à celui qui l’aiderait à maintenir la dignité de sa maison. Poussés vers un même but par leurs passions diverses, ils concertaient leurs plans à l’insu du marquis lui-même.

Vivaldi, en sortant de la chambre de sa mère, avait rencontré Schedoni qui y entrait. Le moine le salua avec un air de douceur affecté ; mais Vivaldi frappé de son regard, recula involontairement comme s’il eut eu l’instinct d’un complot machiné contre lui.

Un instant, il avait cru reconnaître en Schedoni le moine qui lui était apparu dans les ruines ; mais, en y réfléchissant après, il dut bien s’avouer que la taille et la corpulence de ces deux personnages étaient fort différentes. Quel était donc alors ce moine mystérieux qui lui avait parlé d’une façon à la fois menaçante et énigmatique ?

Vivaldi continuait ses visites à Villa-Altieri et peu à peu Elena avait consenti à se trouver en tiers avec lui et sa tante.

Plusieurs semaines se passèrent ainsi, au bout desquelles Elena, cédant enfin aux instances de sa tante et au penchant de son propre cœur, agréa Vivaldi pour son fiancé. On oublia l’opposition de la noble famille ; ou, si l’on s’en souvint, ce fut en conservant le secret espoir de la surmonter.

Vivaldi qui avait eu dans la suite avec ses parents différentes scènes dans le genre de celles que nous avons rapportées, ne