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par le rang qu’elle occupe dans le monde, elle n’a pas à un moindre degré qu’eux mêmes le sentiment de sa dignité.

Vivaldi défendit sa cause avec tant de sincérité qu’il adoucit par degrés la signora Bianchi qui finit par lui permettre d’aller la revoir quelques jours après.

Il revint et revit Elena qui, malgré la sévérité qu’elle affectait au début, laissait parfois tomber sur le jeune homme un regard et un sourire qui démentaient les graves paroles qu’elle prononçait en lui parlant.

Dès ce moment, le jeune comte sembla vivre d’une existence toute nouvelle. Le monde était devenu pour lui un paradis, un séjour de délices et de félicité. Chaque fois qu’il retournait à Villa-Altieri, il découvrait dans Elena de nouveaux charmes et de nouvelles grâces, tempérés par la plus noble réserve.

Un jour, on l’avertit que son père le demandait. Vivaldi se rendit près de lui.

Le marquis prit la parole d’un ton plein de hauteur et de sévérité :

— Mon fils, dit-il, j’ai voulu vous entretenir d’un sujet de la plus haute importance pour votre bonheur et pour notre honneur à tous. On m’a dit qu’il y a non loin d’ici une jeune personne appelée Elena Rosalba. On assure, qu’avec l’aide d’une parente, elle a manœuvré avec tant d’art qu’elle a su