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édente. Le regard de Vivaldi, rendu plus pénétrant par l’amour et la jalousie, plongea jusqu’au fond du cœur de la marquise, en dépit de la dissimulation de celle-ci, et le fils démêla autant d’hypocrisie chez sa mère qu’il avait reconnu de franchise chez son père. Mais pouvait-il en attendre plus ?

Restait à rechercher la part de Schedoni dans ces complots. Qu’il eût concouru à l’enlèvement d’Elena, Vivaldi n’en doutait pas ; mais il était moins assuré que ce fût le moine des ruines de Paluzzi. En sortant de chez la marquise, il se rendit au couvent de Spirito Santo et demanda le père Schedoni. Le frère qui lui ouvrit lui dit que ce religieux était dans sa cellule, et il lui en indiqua la porte, qui donnait sur le dortoir.

Vivaldi arriva au dortoir sans avoir rencontré âme qui vive, mais en y entrant il entendit une voix plaintive qui semblait venir de la porte qu’on lui avait indiquée. Il frappa doucement, et le silence se rétablit. Il frappa de nouveau et, comme personne ne répondait, il se hasarda à ouvrir la porte ; il parcourut des yeux la cellule, où ne pénétrait qu’un jour sombre, et n’y vit personne. La chambre n’avait guère d’autre meuble qu’un matelas, une chaise, une table, un crucifix, quelques livres de dévotion – dont un ou deux imprimés en caractères inconnus – et divers instruments de pénitence, ou plutôt de torture, dont la vue fit frémir Vivaldi quoiqu’il n’en connût qu’imparfaitement l’usage. Il redescendit dans la cour. Là, le frère portier lui dit que, si le père Schedoni n’était pas dans sa chambre, il devait être à l’église.