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— Croyez-moi, reprit sœur Olivia, l’essentiel est de gagner du temps. Si l’abbesse vous croit disposée à prendre le voile, elle vous accordera un délai et, durant ce répit, qui sait quelles circonstances peuvent changer votre situation ? … Mais écoutez : la cloche sonne ; on se rassemble chez l’abbesse pour recevoir sa bénédiction du soir. Mon absence serait remarquée. Bonsoir, chère sœur ; réfléchissez à ce que je vous ai dit, et considérez, je vous en supplie, que la résolution que vous allez prendre décidera de votre destinée.

La religieuse prononça ces mots avec un accent si marqué et en les accompagnant d’un regard si expressif qu’Elena désira et craignit tout à la fois de la faire s’expliquer davantage. Mais avant qu’elle fût revenue de sa surprise, sœur Olivia avait quitté la chambre.


Vivaldi et son domestique, ainsi enfermés dans la chambre souterraine de la forteresse de Paluzzi, la nuit qui suivit l’enlèvement d’Elena, réunirent tous leurs efforts pour ébranler tantôt la porte et tantôt la fenêtre grillée. Mais ils n’en purent venir à bout et bientôt, leur flambeau consumé les ayant laissés dans l’obscurité, ils s’abandonnèrent au désespoir. Les paroles du moine, qui semblaient annoncer qu’Elena n’était plus, revinrent assiéger l’esprit de Vivaldi. Paolo, couché près de lui et non moins abattu, n’avait plus de distraction ni de consolation