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vu personne vêtu de la façon qu’on lui décrivait ; de plus, il n’était entré, dit-il, de toute l’après-dînée, aucun religieux vêtu de blanc. Dès lors, tous les pères supposèrent que l’inconnu devait se trouver encore dans l’enceinte du couvent où il s’était sans doute glissé par surprise. Mais toutes les recherches furent inutiles.

— Oh ! ce devait être mon moine ! dit Vivaldi, malgré la différence du froc. Car il n’y en a pas deux au monde qui puissent s’échapper si miraculeusement.

À ce moment, leur entretien fut interrompu par des sons étouffés qui parurent à leur imagination troublée les gémissements d’une personne près d’expirer. Ils écoutèrent… Le bruit cessa…

— Bah ! fit Paolo, ce n’est que le bruit du vent.

Et reprenant son récit :

— Depuis l’époque de cette étrange confession, dit-il, le père Ansaldo se montra tout différent de ce qu’il était, et sa tête faiblit…

— Le crime entendu en confession l’intéressait donc ? interrompit Vivaldi.

— Je n’ai rien ouï dire de pareil, répondit Paolo, et même quelques circonstances qui suivirent semblent prouver le contraire. Un mois environ après cet événement, un jour qu’il faisait une chaleur étouffante et que les moines sortaient de l’office…

— Chut ! dit Vivaldi, n’entends-je pas parler à voix basse ?…

Ils prêtèrent l’oreille et distinguèrent en effet des voix humaines, mais sans pouvoir définir si elles venaient de quelque pièce voisine ou d’un étage supérieur. Dans la situation où ils se trouvaient, i