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— Trêve de sottes réflexions, dit Vivaldi, et aide-moi à chercher les moyens de sortir d’ici.

Ils se mirent encore à examiner la pièce où ils se trouvaient. Dans un coin, à terre, ils découvrirent alors un objet qui leur révéla le sort probable de quelque malheureux enfermé avant eux dans ce réduit, c’étaient des vêtements souillés de sang. À cette vue, un terrible pressentiment de leur destinée les retint immobiles, les yeux fixés en terre. Vivaldi, revenu à lui le premier, souleva les vêtements avec la pointe de son épée et distingua une robe noire avec un scapulaire.

— Ah ! monsieur, s’écria Paolo, c’est le costume qui a servi à déguiser le démon qui nous a conduits jusqu’ici. C’est un drap mortuaire pour nous, dans ce tombeau où nous sommes ensevelis.

— Pas encore ! dit Vivaldi, dont le désespoir sembla doubler l’énergie.

Et il se mit à faire de nouveaux efforts pour ébranler la porte, mais il n’y put parvenir. Puis il hissa Paolo jusqu’à la fenêtre grillée contre laquelle celui-ci usa inutilement ses forces. Ils crièrent l’un et l’autre sans plus de succès. Enfin lassés de leurs vaines tentatives, ils y renoncèrent et se laissèrent tomber à terre, découragés. Vivaldi, s’abandonnant alors aux plus désolantes pensées, se rappela les dernières paroles du moine et, son esprit exalté les interprétant dans le sens le plus terrible, il y vit en style figuré l’annonce de la mort d’Elena qui précédait de bien peu la sienne : « Vous venez trop tard ! Il y a une heure qu’elle est partie ! Songez à vous ! »