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Son maintien devenait plus grave à mesure qu’il approchait de la voûte. Occupé à se défendre des terreurs de l’imagination, il s’affermissait contre les dangers surhumains, sans prendre aucune précaution contre ceux dont les hommes pouvaient le menacer. Paolo, tout au contraire, n’était en peine que des ennemis en chair et en os ; et c’était de ceux-là qu’il songeait à se garantir. Comme il se récriait sur l’imprudence de Vivaldi à choisir la nuit pour se rendre à Paluzzi, son maître lui fit observer que c’était seulement la nuit qu’ils pourraient parvenir à découvrir le moine. Il ajouta qu’il fallait se garder d’allumer la torche, qui révélerait leur présence à l’inconnu ; mais Paolo objecta que dans l’obscurité celui-ci leur échapperait. Enfin ils prirent le parti de cacher la lumière dans le creux d’un rocher qui bordait la route, de manière à l’avoir sous la main ; puis Vivaldi prit position avec Paolo à ce même endroit de la voûte où déjà Bonarmo et lui s’étaient tenus en embuscade. À ce moment, ils entendirent sonner minuit à l’horloge d’un monastère éloigné. Cette cloche rappela à Vivaldi que Schedoni lui avait parlé d’un couvent de Pénitents Noirs qui se trouvait dans le voisinage de Paluzzi, et il demanda à Paolo si c’était là l’horloge de ces religieux. Paolo répondit affirmativement, en ajoutant qu’un événement bien étrange, qu’on lui avait raconté, avait gravé dans son esprit le souvenir du couvent Santa Maria del Pianto.

— Quel événement ? lui demanda son maître. Parle bas, de crainte que nous ne soyons découverts.