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ier. Là, à son grand étonnement, ils examinèrent ensemble quelques papiers, puis s’éloignèrent un peu pour se consulter ; ils parlaient si bas qu’elle ne put entendre un seul mot de leur entretien. Bientôt après, l’un d’eux s’éloigna en direction du monastère, laissant Elena à la garde de son camarade Elle profita du moment où cet homme était seul pour tenter de le bien disposer en sa faveur ; mais il ne lui répondit que par un geste de refus. Elle se résolut donc à supporter son malheur avec patience. Le lieu était favorable à la mélancolie ; et l’orpheline s’abandonnait à cette impression que redoublait encore le silence de toute la nature lorsqu’elle fut tirée de sa rêverie par un chant lointain de religieux qui célébraient l’office du soir. Elle distingua par intervalles des voix de religieuses qui s’y mêlaient, et se flatta de l’espérance qu’elle trouverait là quelques âmes compatissantes. Elle aperçut bientôt dans l’obscurité deux religieux qui s’avançaient vers elle. Lorsqu’ils furent plus près, elle distingua leur robe grise, leur capuchon, leur tête rasée à l’exception d’une couronne de cheveux blancs. Chose étrange ! en observant le plus grand des deux, Elena crut reconnaître son second compagnon de route. La ressemblance était frappante : c’était, sous un costume différent, la même rudesse, le même regard faux et perçant. Les deux moines renvoyèrent l’homme qui était resté près de la jeune fille, et dirent à celle-ci de les suivre. Ils arrivèrent à une grille qui leur fut ouverte par un frère lai, et entrèrent dans une vaste cour dont trois côtés étaient formés par les arcades d’un cloître, le quatrième donnant