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la maison d’Elena, quand l’orpheline était encore sous le coup d’événements si douloureux. Il sentit pourtant la nécessité de s’y rendre avec un médecin pour constater les véritables causes de la mort.

C’est ainsi qu’il se trouva forcé de remettre à un moment plus favorable la poursuite du mystérieux inconnu.


Vivaldi, de retour à Naples, se dirigea vers l’appartement de sa mère, pour lui poser quelques questions sur Schedoni. Précisément, le confesseur se trouvait avec elle dans son oratoire.

« Cet homme, se dit le jeune comte, me poursuit comme mon mauvais génie ; mais avant qu’il sorte d’ici je saurai si mes soupçons sont fondés. »

Tout absorbé par son entretien, le religieux ne l’avait pas vu entrer, ce qui permit à Vivaldi d’observer sa physionomie.

Le moine, en parlant, tenait les yeux baissés et ne laissait voir, dans ses traits immobiles, qu’une inflexibilité de marbre. Au bruit que fit le jeune homme, le confesseur leva la tête ; mais, en rencontrant le regard de Vivaldi, il ne laissa paraître aucune émotion. Il se leva seulement pour lui rendre son salut avec une sorte de hauteur.

La marquise parut interdite à la vue de son fils, et ses sourcils froncés prirent une expression sévère ; mais elle corrigea ce premier mouvement par un sourire contraint.