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détromper les personnes qui vous ont si mal jugé.

Vivaldi, qui attendait impatiemment la fin de cet exorde, pria son père de l’instruire de l’accusation portée contre lui.

— On m’a dit, reprit le marquis, qu’il y a non loin d’ici une jeune personne appelée Elena Rosalba. Connaissez-vous quelqu’un de ce nom ?

— Si je la connais ! s’écria Vivaldi. Mais excusez-moi, monsieur, ayez la bonté de continuer.

Le marquis regarda son fils d’un air sévère.

— On assure, dit-il, que cette jeune personne est parvenue à vous séduire…

— Il est très vrai, monsieur, que la signora Elena Rosalba m’a inspiré une tendre affection, mais elle n’a eu besoin de recourir à aucun effort ni à aucun artifice…

— Je ne veux pas être interrompu, reprit le marquis. On assure, vous dis-je, qu’avec l’aide d’une parente près de laquelle elle vit, elle a manœuvré avec tant d’art qu’elle a su vous amener au rôle dégradant de son adorateur.

— La signora Rosalba m’a élevée au contraire jusqu’à l’honneur de lui faire ma cour, répliqua Vivaldi incapable de se contenir plus longtemps.

Il allait continuer lorsque son père s’écria :

— Vous avouez donc votre folie ?

— Dites, monsieur, que je m’honore de mon choix.

— Jeune homme, je ne vois en vous qu’un enfant égaré par un enthousiasme romanesque, et je veux bien pour cette fois, mais pour cette fois seulement,