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premier à-compte sur les émoluments de majordome de sa maison.


CONCLUSION


Le marquis et son fils prirent, le même jour, congé de leurs amis et repartirent pour Naples où ils arrivèrent le lendemain. Mais ce voyage fut triste pour Vivaldi ; car le bonheur de se retrouver en liberté céda à la douleur que lui causa la déclaration de son père, qui, d’après les nouvelles circonstances où ils se trouvaient ne se croyait plus lié par la parole donnée à la marquise. L’héritier de son nom, disait-il, devait abandonner Elena s’il demeurait prouvé qu’elle fut la fille d’un scélérat tel que Schedoni. Cependant, dès son arrivée à Naples, Vivaldi, dévoré d’une impatience que rien ne pouvait modérer, courut au couvent de la Pieta.

Elena entendit sa voix à la grille, comme il la demandait à une religieuse qui était au parloir, et un instant après, les deux amants étaient réunis. En se retrouvant ainsi après tant d’incertitudes, de tourments et de dangers, leur joie alla presque au délire. Après les premiers moments d’effusion, Vivaldi raconta à sa bien-aimée ses aventures, depuis l’instant où il avait été séparé d’elle dans la chapelle de Saint-Sébastien ; mais quand il en vint à cette partie de son récit où Schedoni figurait, il s’arrêta tout embarrassé. Il n’osait révéler à Elena les crimes de Schedoni ; il ne pouvait non plus sup-