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i. Il fit comprendre qu’il avait ce poison sur lui. Quant à la seconde question, il cessa d’être en état de répondre ; et les juges, épouvantés, en furent réduits à des conjectures qui impliquaient un effroyable sacrilège. Ils se turent en voyant la vie abandonner peu à peu le corps immobile qu’ils avaient devant eux. Le feu qui avait reparu un moment dans les yeux du moribond s’éteignit, et un cadavre insensible fut bientôt tout ce qui resta du terrible Schedoni.

À la fin, les témoins ayant signé les écritures du greffier, on permit à tout le monde de se retirer. Vivaldi fut reconduit par son père dans sa prison où il devait demeurer jusqu’à ce que son innocence, attestée par la déposition de Schedoni, fût proclamée par le tribunal.

Cette sentence fut rendue quelques jours après ; et Vivaldi, rendu à la liberté, alla rejoindre son père chez le comte de Maro. Tandis que le marquis et son fils recevaient les félicitations de ce seigneur et de quelques autres nobles, on entendit, dans l’antichambre, une voix éclatante qui s’écriait :

— Laissez-moi passer ! Laissez-moi passer !

Au même instant, Paolo se précipita dans le salon et tomba aux pieds de son maître en fondant en larmes. Ce fut un moment bien doux pour Vivaldi. Il était trop touché des marques d’affection de ce brave garçon pour songer à excuser auprès de la noble compagnie le sans façon de ses manières. Il le releva en l’embrassant ; puis le marquis, serrant la main loyale du fidèle serviteur de son fils, y glissa une bourse de mille sequins que Paolo voulait d’abord refuser, mais que Vivaldi le contraignit d’acce