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et mourut avant d’avoir pu prendre les remèdes indiqués.

L’antidote produisit quelque effet sur Schedoni qui reprit faiblement ses sens. Le premier mot qu’il murmura fut le nom de Zampari.

— Vit-il encore ? demanda-t-il.

Au silence des assistants, il devina la vérité et parut se ranimer un peu.

L’inquisiteur, le voyant en état de répondre, lui posa quelques questions sur son état et sur la mort de Zampari.

— C’est le poison, répondit Schedoni sans hésiter.

— Le poison !… Qui vous l’a fait prendre ?

— Moi-même.

— Et qui le lui a donné, à lui ? reprit l’inquisiteur. Songez que vous êtes sur votre lit de mort. Répondez.

— Je n’ai nul dessein de cacher la vérité, dit Schedoni.

Là, sa faiblesse le contraignit de s’arrêter.

— Je l’ai fait périr, parce qu’il a voulu me faire périr moi-même… d’une mort ignominieuse… et c’est pour y échapper…

Il s’arrêta encore. Ses efforts l’avaient épuisé. On ordonna au greffier de recueillir ses paroles entrecoupées.

— Vous avouez donc, continua l’inquisiteur, que c’est vous qui avez empoisonné Nicolas de Zampari et vous-même avec lui ?

Schedoni fit signe qu’il l’avouait.

On lui demanda par quel moyen il s’était procuré du poison et comment il avait pu l’administrer à Zampar