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À ce moment suprême, tous les assistants témoignèrent malgré eux quelque compassion, excepté Zampari qui se tenait debout devant Schedoni, contemplant ses angoisses d’un œil satisfait, tant la vengeance avait pris possession de cette âme infernale ! Mais, comme Vivaldi regardait cet homme avec indignation, il vit tout à coup ses traits se contracter et donner tous les signes d’une violente douleur. Cependant qu’il saisissait le bras de la première personne qui se trouvait près de lui et s’y cramponnait en penchant la tête.

On crut d’abord qu’il n’avait pu soutenir plus longtemps le spectacle de l’agonie de son ennemi : mais au bout d’un instant, Zampari, en proie à des convulsions terribles, se tordit, saisi d’un frisson mortel, en poussant des gémissements aigus ; enfin, ne pouvant plus se soutenir, il tomba dans les bras de ceux qui l’entouraient.

À ce moment, Schedoni jeta un cri de joie si atroce, si strident, si peu semblable à celui d’une voix humaine, que tous les assistants, frappés de terreur, se précipitèrent pour sortir de ce lieu maudit ; mais les portes étaient fermées et ne s’ouvrirent qu’un instant après, à l’arrivée d’un médecin qu’on avait envoyé chercher.

À la vue de Schedoni retombé dans ses convulsions, le praticien déclara qu’il était empoisonné et il se prononça de même au sujet de Zampari. Tandis qu’il donnait des ordres pour leur faire administrer des secours, la violence des douleurs de Schedoni se relâcha un peu ; mais Zampari ne recouvra pas sa connaissance