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— C’est vous aussi que j’ai poursuivi à travers les détours souterrains, dit Vivaldi. Mais alors dites-moi donc, si vous l’osez, ce que c’était que les vêtements sanglants que j’y ai trouvés à terre… et ce qu’est devenue la personne à qui ils appartenaient ?

Le père Zampari sourit.

— Ces vêtements, dit-il, étaient les miens.

— Les vôtres ?

— Oubliez-vous le coup de pistolet qui m’a blessé ?

Vivaldi se rappela en effet le coup de feu tiré par Paolo sous les arcades des ruines de Paluzzi.

— J’ai eu le courage, reprit le moine, de surmonter la douleur. Je me retirai dans la chambre souterraine, j’y jetai mon habit teint de sang avec lequel je n’aurais pu rentrer dans mon couvent, et je m’échappai par une route qu’il vous était impossible de découvrir. Les gens qui étaient dans le fort, pour m’aider à vous y retenir pendant la nuit où la signora Rosalba devait être enlevée de la villa Altieri, pansèrent ma blessure et me procurèrent d’autres vêtements. Mais, si vous ne m’avez pas revu cette nuit-là, vous avez plus d’une fois entendu mes gémissements dans une chambre voisine.

Vivaldi s’expliquait maintenant toutes ces circonstances qui lui avaient paru presque surnaturelles.

Il jeta les yeux sur Schedoni pour savoir s’il confirmerait le témoignage de son complice. Mais le visage du confesseur s’altérait de plus en plus. On y remarquait toutefois un certain sourire de triomphe qui éclatait au milieu de ses souffrances, jusqu’à ce que des convulsions et une respiration haletante vinssent annoncer que sa fin était proche.