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t de quitter ce lieu, pria l’inquisiteur de faire déposer la déclaration de Schedoni sur le bureau du Saint-Office afin que l’innocence de son fils fût constatée et qu’il pût recouvrer sa liberté sur-le-champ. Il demanda en outre une copie de cet acte, signé des mêmes témoins. Pendant que le marquis l’attendait, Vivaldi pressa Schedoni de lui donner de nouveaux éclaircissements sur la naissance d’Elena ; mais celui-ci ne put que répéter ce qu’il avait déjà dit au sujet du portrait qui avait amené cette découverte. Pendant cette explication, les regards du jeune homme tombèrent sur le visage du père Zampari qui se tenait un peu en arrière des assistants en fixant sur le moribond des yeux pleins d’une méchanceté infernale. Il frémit en retrouvant en lui la figure effrayante du moine des ruines de Paluzzi, bien capable sans doute d’avoir trempé dans tous les crimes commis par Schedoni. Il se rappela alors la prédiction que cet homme lui avait faite de la mort de la signora Bianchi. Les soupçons de Vivaldi sur la cause de cette mort lui revenant tout à coup à l’esprit, il somma le confesseur, qui n’avait plus qu’un moment à vivre, de déclarer ce qu’il savait sur ce sujet. Le moribond protesta solennellement qu’il était innocent de cette mort et, tout en parlant, il lança un regard terrible au père Zampari qui se détourna dans l’ombre en se cachant le visage.

Vivaldi se sentit pénétré d’horreur ; mais Zampari reprit bientôt son assurance :

— Jeune homme, dit-il, l’avis que vous avez reçu dans les ruines de Paluzzi vous a été donné pour vous détourner de vous rendre à la villa Altieri.