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s’imaginer : il jetait les yeux tantôt sur son fils, comme pour lui demander une explication, tantôt sur Schedoni avec un surcroît d’horreur.

— Écoutez-moi, cria Schedoni, surmontant son abattement par la force de sa volonté.

Il s’arrêta un moment, comme épuisé par cet effort, puis il reprit :

— J’ai déclaré et je déclare ici de nouveau, et solennellement, qu’Elena Rosalba, ainsi nommée je le suppose pour la dérober à mes recherches, est ma fille.

Vivaldi, plein d’anxiété, garda le silence, mais le marquis prit la parole :

— Ainsi, dit-il, c’est pour me faire entendre la justification de votre fille que vous m’avez fait venir ici ? Mais que la signora Rosalba soit innocente ou coupable que m’importe à moi ?

— Elle appartient à une noble maison, repartit fièrement Schedoni en se redressant sur son lit. Vous voyez en moi le dernier des comtes de Bruno.

Le marquis sourit d’un air de mépris.

— Terminons, dit-il, les difficultés. Je vois qu’on m’a fait appeler ici pour une affaire qui ne me regarde pas.

Avant que Schedoni pût répliquer, il se disposait à quitter la chambre lorsqu’il fut arrêté par le trouble et le désespoir de son fils. Il consentit donc à écouter le confesseur qui ajouta que la justification d’Elena n’était pas le seul objet de cette entrevue. Puis, en présence de deux officiers du tribunal venus là comme témoins et du greffier de l’Inquisition, il se prépara à faire sa nouvelle déposition. On apporta une torche qui éclaira tous les