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Pour l’éprouver, elle ne donna à ses espérances que de très faibles encouragements et refusa absolument de lui laisser voir Elena jusqu’à ce que la réflexion l’eût amené à peser mûrement ses résolutions. À toutes les questions qu’il lui posa pour découvrir s’il avait un rival, elle ne répondit que d’une manière évasive. Et quand le jeune homme prit congé d’elle, il se sentit à la vérité un peu soulagé, mais il ignorait encore si sa jalousie était fondée et si les sentiments d’Elena lui étaient favorables.

Il avait obtenu de la tante la permission d’aller la revoir quelques jours après. En attendant cet heureux moment, le temps pesait à son impatience et il ne voyait qu’un moyen de l’abréger : c’était de se rendre de nouveau à la voûte mystérieuse et de rechercher les traces du moine ; mais le jour où il voulait mettre ce projet à exécution, il reçut un billet de Bonarmo qui refusait décidément de l’accompagner dans cette expédition hasardeuse et qui essayait même de l’en détourner. Ce ne fut pas dès lors aux ruines de Paluzzi qu’il songea à rendre visite ; une force irrésistible l’entraînait à la villa Altieri. Il arriva au jardin plus tôt que les jours précédents.

Il y avait à peu près une heure que le soleil était couché, mais l’horizon était encore bordé d’une bande d’or et la voûte céleste avait cette pure transparence particulière à ce climat enchanteur. Au sud-est, le Vésuve découpait sa masse sur le ciel d’un bleu sombre, mais le volcan se taisait.

Vivaldi n’entendait seulement que les cris de quelques lazzaroni qui jouaient ou se querellaient à peu de distance du rivage. Bientôt il aperçut une lumière