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Vivaldi, abattu et perdu dans ses réflexions, fut rappelé à lui par la question du moine.

— C’est moi, répondit-il, moi, Vivaldi, qui suis venu sur votre demande. Qu’avez-vous à me dire ?

Schedoni parut réfléchir ; il porta ses regards sur le jeune homme et les en détourna ensuite en gardant le silence, comme s’il attendait… Enfin ses yeux égarés et vagues s’animèrent tout à coup, et il dit :

— Qui est-ce qui se glisse derrière moi dans l’obscurité ?

— C’est moi, répondit le père Zampari qui venait d’entrer. Que voulez-vous de moi ?

— Je veux, dit Schedoni en se soulevant, je veux que vous rendiez témoignage de la vérité que je vais déclarer.

Zampari et un inquisiteur qui l’accompagnait se placèrent d’un côté du lit, le marquis de l’autre et Vivaldi au pied. Après un moment de recueillement, Schedoni commença :

— Ce que j’ai à révéler ici se rapporte d’abord aux complots tramés contre l’honneur et le repos d’une jeune et innocente personne que le père Nicolas de Zampari, à mon instigation, a cruellement persécutée.

Zampari voulut l’interrompre ; mais Vivaldi l’arrêta.

— Monsieur le marquis, poursuivit le confesseur, vous connaissez Elena Rosalba ?

— J’ai entendu parler d’elle, répondit froidement le marquis.

— Eh bien, reprit Schedoni, on l’a calomniée auprès de vous. Jetez les yeux sur cet homme. Vous rappelez-vous s