Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/285

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette promesse calma la marquise qui mourut en le remerciant.

Au surplus, il ne paraissait guère probable que le marquis fût de longtemps mis en demeure de remplir l’engagement pris par lui à contrecœur ; car toutes les recherches qu’on avait faites jusqu’alors sur le sort de Vivaldi avaient été infructueuses. Le malheureux père pleurait déjà son fils comme mort. Toute sa maison désolée était prête à en prendre le deuil, lorsqu’une nuit on fut réveillé par de violents coups de marteau frappés à la grande porte. Un moment après, on entendit dans l’antichambre une voix qui criait :

— Où est M. le marquis ? Il faut que je le voie, tout de suite ; il me pardonnera de le déranger quand il saura pourquoi !

Et avant que le marquis, prévenu, pût donner aucun ordre, Paolo était devant lui, effaré, hors d’haleine et ses habits en lambeaux. À cette vue, le marquis, se préparant à recevoir de mauvaises nouvelles, n’avait pas la force de lui en demander ; mais les questions n’étaient pas nécessaires, et Paolo, sans préambule ni détours, lui apprit que son fils était à Rome dans les prisons de l’Inquisition.

Une nouvelle si terrible et si inattendue paralysa un instant toutes les facultés du marquis. Quelle résolution devait-il prendre ? Lorsqu’il fut un peu remis de son trouble, il comprit la nécessité de partir pour Rome le plus tôt possible ; il était sage cependant de consulter quelques amis dont les relations avec Rome lui procureraient certains moyens de succès. En attendant, il donna des ordres pour son pro