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triomphe de l’une et à la confusion de l’autre les moyens que tous deux employaient aveuglément, suivant que ces moyens étaient généreux ou pervers.


Lorsque la marquise s’était vue à toute extrémité, bourrelée de remords et assaillie de terreurs, elle avait envoyé chercher un confesseur dans l’espoir de soulager sa conscience. La première condition que le prêtre attacha au pardon qu’elle implorait fut qu’elle réparât de tout son pouvoir le mal qu’elle avait fait aux autres et qu’elle rendît le bonheur à ceux qu’elle avait persécutés. Déjà sa conscience lui avait dicté cette résolution. Aussi, au moment d’entrer au tombeau, témoigna-t-elle autant d’empressement à favoriser le mariage de Vivaldi et d’Elena qu’elle avait montré d’ardeur à y mettre obstacle. Elle fit donc venir le marquis près de son lit de mort, lui avoua le complot qu’elle avait tramé contre l’honneur et la liberté d’Elena et le conjura de consentir au bonheur de leur fils. Mais le marquis, malgré l’horreur que lui causa la révélation des artifices et des cruautés de sa femme, résista à ses instances jusqu’à ce que le violent désespoir où il la vit en proie, au moment de rendre le dernier soupir, l’emportât sur ses répugnances. Il promit donc solennellement, en présence du confesseur, qu’il ne s’opposerait plus au mariage si son fils persistait dans son attachement pour la jeune fille.