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st avec toi !

Elena tomba dans les bras de sa mère qui s’efforça de calmer son agitation, quoique dominée elle-même par mille émotions nouvelles. Longtemps elles ne purent l’une et l’autre s’exprimer que par des mots entrecoupés et par des larmes de tendresse et de joie. Enfin sœur Olivia, redevenue maîtresse d’elle-même, demanda des nouvelles de sa sœur, la signora Bianchi. Le silence et les pleurs d’Elena lui répondirent. Sœur Olivia, vivement affectée de cette nouvelle, avoua qu’elle s’y attendait n’ayant reçu aucune réponse de sa sœur à la lettre où elle lui annonçait sa prochaine arrivée au couvent de la Pietà.

— Hélas, dit Béatrice, je m’étonne que madame l’abbesse ne vous ait pas appris cette triste nouvelle. Elle la savait bien, car ma pauvre maîtresse est enterrée dans son église. Quant à la lettre, je l’ai apportée ici pour la remettre à la signora Elena.

— Madame l’abbesse, répondit sœur Olivia, n’est pas instruite de notre parenté, et j’ai des raisons pour la lui cacher encore quelque temps. Vous-même, ma chère enfant, vous ne devez être ici que mon amie jusqu’à ce que j’aie fait quelques recherches dont dépend ma tranquillité.

Sœur Olivia pressa ensuite Elena d’expliquer les paroles qui lui étaient échappées sur la découverte qu’elle aurait faite de son père, et mit ainsi la jeune fille dans une grande perplexité. Elena en avait déjà trop dit pour garder le secret que Schedoni avait exigé d’elle ; elle vit bien qu’il fallait donner à sœur Olivia une explication complète. Dès que Béatrice se fut retirée, elle répéta ce qu’elle avait dit, c’est que son père vivait encore. Et comme sœur Olivia stupéfaite répondait