Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/278

Cette page n’a pas encore été corrigée

Oui, c’est vous ! C’est bien vous ! Au nom du ciel, madame, comment êtes-vous ici ? Oh ! quelle joie vous avez dû éprouver à vous retrouver l’une près de l’autre !

Elena cherchait le sens de ces paroles, quand elle se sentit pressée contre le sein de la religieuse qui les avait mieux comprises et qui l’entourait de ses bras tremblants. Cela qui la déroutait un peu excita l’étonnement de Béatrice.

— Est-il possible, dit-elle, que vous ne vous soyez pas encore reconnues ?

— Mais, mon Dieu, de quelle reconnaissance, parle-t-elle ? dit la jeune fille à sœur Olivia. Déjà, il y a peu de temps que j’ai retrouvé mon père… Mais vous ! Ah ! dites-moi de quel nom je dois vous appeler !

L’étonnement suspendit les émotions de sœur Olivia, tandis qu’Elena, confuse d’avoir trahi le secret de Schedoni, gardait un silence embarrassé. Mais la religieuse, passant de la surprise à l’expression d’une profonde douleur, dit à Elena en la tenant embrassée :

— Votre père, dites-vous ? Non, mon enfant, non, votre père n’est plus.

Elena, au comble de la stupeur, cessa de rendre à sœur Olivia ses caresses. Elle la considérait d’un air égaré et murmura, enfin, comme si elle sortait d’un songe :

— Ai-je bien compris ? Ai-je bien ma raison ? Est-ce donc ma mère que je vois ?

— Oui, répondit sœur Olivia d’un accent solennel. Oui, c’est ta mère et sa bénédiction e