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— Eh bien, le père Schedoni ?…

— On ne l’a pas trouvé non plus, madame. Il a sans doute beaucoup de pratiques, et il faut qu’il écoute tous les péchés qui se commettent… Enfin, il n’a pas pu venir à temps ; alors, on est allé chercher un autre confesseur. Celui-ci est resté longtemps enfermé avec la marquise, puis elle a fait venir le marquis. On a entendu de l’antichambre beaucoup de bruit, et la voix de la mourante dominait souvent malgré son état. À la fin le bruit cessa et le marquis sortit de la chambre fort en colère, et pourtant fort triste. La marquise vécut encore cette nuit-là et une partie du jour suivant. Elle paraissait accablée d’un poids qui lui brisait le cœur. Tantôt elle sanglotait, tantôt elle poussait des gémissements à fendre l’âme. Elle redemanda encore le marquis, et leurs entretiens duraient longtemps… On rappela aussi le confesseur, et tous trois demeurèrent enfermés pendant plus d’une heure. La marquise parut alors avoir recouvré quelque tranquillité, et bientôt après elle expira.

Elena, qui avait écouté attentivement ce récit, allait poser à Béatrice de nouvelles questions, lorsque sœur Olivia entra chez elle. Celle-ci, voyant une personne étrangère, se disposait à se retirer, mais Elena la pria de rester et de s’asseoir devant son métier à broder, pendant qu’elle achèverait de faire parler la vieille servante. Puis voulant éclaircir le mystère de l’absence de Schedoni, elle demanda à Béatrice si elle avait revu l’étranger qui l’avait ramené à la villa Altieri.

— Non, madame, répondit Béatrice, je n’ai jamais