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vieille, qu’il y avait près d’un mois que la marquise, malade…

— La marquise ? répéta Elena. La marquise ! Eh quoi, c’est elle !…

— Sans doute, madame. Quel autre ai-je donc dit que c’était ?…

— Poursuivez, Béatrice. La marquise, dites-vous ?…

— Était malade depuis longtemps ; mais c’est au sortir d’une fête au palais Voglio qu’elle se trouva tout à fait mal. On ne la crut pas d’abord en danger ; mais les médecins appelés en jugèrent autrement ; et ils avaient raison, car elle mourut.

Elena fit un signe de croix.

— Et son fils ? demanda-t-elle. Était-il près d’elle quand elle est morte ?

— Non, madame, le signor Vivaldi n’était pas là.

— C’est bien étrange, dit Elena avec émotion. Le domestique a-t-il parlé de lui ?

— Oui, madame. Il a dit qu’il était bien fâcheux qu’il fût absent dans un pareil moment et qu’on ne sût pas où il était.

— Quoi ? Sa famille même ignorerait ce qu’il est devenu ? dit Elena avec un trouble croissant.

— Mon Dieu, oui. Il y a déjà plusieurs semaines qu’on n’a entendu parler du signor Vivaldi, quoiqu’on ait envoyé à sa recherche dans toutes les parties du royaume. La marquise, a ajouté le laquais, semblait avoir encore quelque chose sur le cœur et demandait son fils ; puis, se voyant près de sa fin, elle envoya chercher son confesseur… Le père Schedoni, comme ils l’appellent, je crois…