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La vieille servante, tremblante et pâle, soit de la fatigue de la route, soit des fâcheuses nouvelles qu’elle apportait, se laissa tomber sur un siège et demeura quelques instants sans pouvoir répondre aux questions répétées que sa jeune maîtresse lui adressait :

— Ah ! madame, dit-elle, si vous saviez ce que c’est pour une femme de mon âge, que de gravir une si haute montagne !

— Je vois, dit Elena respirant à peine, que vous avez de mauvaises nouvelles à m’apprendre. J’y suis préparée, aussi ne craignez pas de me dire tout.

— Hélas ! madame, si une annonce de mort est toujours une mauvaise nouvelle, vous avez bien deviné.

Elena pâlit affreusement.

— De quelle mort parlez-vous ? dit-elle d’une voix étranglée par une terrible angoisse.

— Vous allez le savoir, madame, reprit la vieille. Je tiens le fait du laquais de la marquise. Comme je le voyais un peu embarrassé, je lui demandai comment on se portait au palais. « Mal ! me répondit-il, très mal ! » Et en effet…

— Ô ciel ! s’écria Elena, il est mort ! Vivaldi est mort ?

— Qui parle de Vivaldi ? Mon Dieu !

— Mais vous, ce me semble…

— Patience, madame, patience, vous saurez tout. Si vous me déconcertez ainsi, je ne saurai plus ce que je dis.

— Au nom du ciel, parlez !

— Ce domestique me raconta donc, poursuivit la