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Tandis que ces événements se passaient dans les prisons de l’Inquisition, Elena, retirée à l’ombre de son couvent, ignorait toujours ce qu’était devenu Vivaldi.

Schedoni, en la quittant, avait promis de lui écrire à ce sujet ; et, comme elle ne savait pas non plus qu’il fût arrêté, le silence du confesseur lui causait de vives inquiétudes. Se disposait-il à la reconnaître pour sa fille ? Espérait-il toujours l’unir à Vivaldi ? Cette incertitude la jetait dans des pensées mélancoliques et sombres. Pour s’y livrer plus librement, elle s’acheminait d’ordinaire, au coucher du soleil, sur une terrasse pratiquée dans les flancs de la montagne qui dominait le monastère. Un soir qu’elle s’y était attardée, elle aperçut tout à coup dans la grande cour un grand mouvement de lumière et de personnes ; en même temps, un bruit confus de voix frappa son oreille. Aux vêtements blancs elle crut reconnaître les religieuses ; elle se hâta de rentrer pour savoir ce qui se passait au couvent. Déjà elle avait gagné une allée de châtaigniers qui aboutissait à la grande cour, lorsqu’elle entendit plusieurs personnes qui s’avançaient de son côté. Parmi les voix qui se rapprochaient, il lui sembla en distinguer une dont le timbre la frappa. Elle écoutait, partagée entre l’espérance et la crainte d’une déception. Enfin, elle