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Si Schedoni fut troublé par la dénonciation posthume de Spalatro, tout ce qui lui restait de présence d’esprit l’abandonna lorsqu’il vit paraître un nouveau témoin, Giovanni, ancien domestique de sa maison. Cet homme attesta que Schedoni était bien Ferando, comte de Marinella, lequel avait pris, après la mort de son frère aîné, le nom de comte de Bruno. Et, ajoutant à ce témoignage accablant sa déposition sur la mort de la comtesse, Giovanni déclara qu’il était un des serviteurs qui avaient transporté la pauvre dame dans son appartement après qu’elle eut été poignardée par son mari. Il avait même assisté aux obsèques de cette malheureuse victime dans l’église de Santa dei Miracoli, monastère voisin de la demeure des Bruno. Il affirma en outre qu’au dire des médecins la comtesse était morte de sa blessure, et que le mari, s’étant enfui après le meurtre de sa femme, n’avait jamais reparu depuis ce jour fatal.

Un inquisiteur demanda si les parents de la comtesse avaient pris des mesures pour faire arrêter le comte.

À quoi le témoin répondit que toutes les recherches étaient restées infructueuses, tant l’assassin était bien caché. Puis il attesta de nouveau sous la foi du serment qu’il reconnaissait le dominicain qu’on lui montrait, et qui portait le nom du père Schedoni, pour le véritable comte Ferando de Bruno, son maître, autrefois comte de Marinella !

Ce n’était pas sans raison que Schedoni, à la vue de ce témoin irrécusable, avait été frappé d’une terreur qui avait paralysé toute son énergie. Le tribunal