Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

son persécuteur sut la contraindre, elle eut quelque soupçon de vérité, c’était une lueur trop faible et trop vague pour guider son esprit à travers ces ténèbres. »

Pendant la lecture de cette confession de Spalatro et surtout vers la fin, Schedoni ne put dissimuler son trouble, car le bandit, qui ne savait pas, il est vrai, le nom du moine, avait désigné le comte de Bruno comme l’homme qui avait voyagé avec lui sous un habit religieux et qui avait voulu se défaire de lui dans les ruines, probablement pour supprimer un témoin dangereux. Il était facile, à ces traits, de remonter jusqu’à la vérité.

Si Spalatro était venu faire cette déposition à Rome, c’est qu’au moment de leur départ, Schedoni, pour déjouer la surveillance de son complice, lui avait dit qu’il se rendait dans cette ville au lieu de lui indiquer Naples. Épuisé par sa blessure et la fatigue d’un long voyage à pied, Spalatro en arrivant fut saisi d’une forte fièvre à laquelle il devait succomber. Ce fut lorsqu’il touchait à ses derniers moments que, pressé de décharger sa conscience, il fit une confession complète de ses crimes. Le prêtre qui la reçut, effrayé de l’importance de ces aveux, appela un ami pour les entendre. Ce témoin était le père Nicola de Zampari, ancien ami de Schedoni, et que son caractère vindicatif disposait à se réjouir d’une découverte qui devait perdre l’homme dont les promesses fallacieuses l’avaient jeté dans une irritation profonde. On a vu comment il sut s’y prendre pour attirer le moine dans les filets d’une accusation capitale.