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membre du tribunal, éclairés par le reflet rougeâtre des torches que portaient des estafiers rangés en demi-cercle au-devant de l’estrade où siégeaient les trois principaux inquisiteurs, et du bureau occupé par les juges inférieurs.

À la barre du tribunal, il distingua d’abord Schedoni ; près de qui se tenait le père Ansaldo, plus pâle encore et plus affaibli que la veille ; puis le prêtre romain qui allait être le principal témoin de cette séance ; et enfin le père Nicolas de Zampari, dont Vivaldi ne pouvait regarder les traits durs et le sourire sardonique sans ressentir quelque chose de l’effroi que lui avait causé dans sa prison l’apparition de ce personnage alors à demi fantastique.

On commença par appeler les témoins ; et Vivaldi, bien qu’accusé lui-même, figurait comme tel dans le procès intenté contre Schedoni. À l’appel de son nom, on entendit à l’extrémité de la salle une voix qui s’écriait.

— Ah ! mon maître ! mon cher maître !

C’était Paolo se débattant parmi les gardes et qui, s’arrachant à leurs mains, s’élança vers Vivaldi et vint tomber à ses pieds.

— Ô mon maître ! mon cher maître ! Je vous retrouve enfin !

Les officiers qui l’avaient suivi se jetèrent sur lui, tandis que Vivaldi intercédait vivement pour qu’on laissât près de lui son fidèle serviteur, à qui il s’efforçait d’imposer silence. Le bruit de cette altercation attira l’attention du tribunal qui s’en fit rendre compte ; il ordonna que le domestique fût séparé du