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— Pourquoi, demanda-t-on à l’accusateur, puisque vous aviez entre les mains des preuves aussi claires que l’aveu même de l’assassin, pourquoi avez-vous cru nécessaire de faire citer le père Ansaldo pour attester le crime ?

— J’ai fait citer le père Ansaldo, répliqua Zampari, pour avoir le moyen d’établir que Schedoni et le comte Ferando de Bruno ne sont qu’une seule et même personne. La confession de l’assassin prouve que le comte a fait commettre le meurtre, mais non pas que Schedoni soit le comte.

— Et cette identité, dit le père Ansaldo, en s’avançant, est plus que je ne suis en état de prouver. Je sais que c’est le comte Ferando de Bruno qui s’est confessé à moi ; mais j’ai dit et je répète que je ne puis affirmer que le père Schedoni, ici présent, soit le pénitent dont j’ai reçu les aveux.

Ainsi l’accusation tournait toujours dans le même cercle. Le grand inquisiteur termina cette longue séance en renvoyant Schedoni et Vivaldi dans leurs prisons.

Le lendemain soir, quand l’heure fut venue de reprendre la procédure contre Schedoni, Vivaldi fut aussi amené à l’audience qui présentait un appareil solennel. Les membres du tribunal étaient plus nombreux. La salle était toute tendue de noir et toutes les personnes qui s’y trouvaient, inquisiteurs, officiers, gardes, témoins ou prisonniers, étaient uniformément vêtues de cette sombre couleur.

Vivaldi fut placé dans un lieu d’où il découvrait toute l’assistance ; il pouvait voir distinctement la physionomie et le maintien de chaque