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— Je déclare, dit-il, en montrant l’inconnu, que cet homme est le même qui est venu dans ma prison au milieu de la nuit, et qui m’a enjoint de faire citer devant vous le grand pénitencier et le père Schedoni.

Cette nouvelle révélation excita quelque agitation chez les membres du tribunal. L’accusateur, interrogé à son tour, convint que Vivaldi avait dit la vérité, et on lui demanda quel avait été le motif de cette visite extraordinaire.

— Mon dessein, répondit-il, était de faire comparaître le meurtrier devant votre justice.

— Ne pouviez-vous, lui objecta-t-on, arriver à ce but par une accusation franche et ouverte ? Si vous étiez sûr que votre dénonciation était bien fondée, que ne l’adressiez-vous directement au tribunal, au lieu d’exercer une influence insidieuse sur l’esprit d’un prisonnier étranger au crime dont vous vous voulez le vengeur !

— Cependant, répliqua l’inconnu, je n’ai point évité de comparaître moi-même, et c’est volontairement que je me suis présenté.

— Il est vrai, repartit le grand inquisiteur, mais vous n’avez pas encore déclaré qui vous êtes ni d’où vous venez. Père Schedoni, ajouta-t-il, connaissez-vous cet homme qui se porte votre accusateur ?

— Oui, répliqua le confesseur. Son nom est Nicolas de Zampari, religieux au couvent de Spirito Santo.

— Où l’avez-vous d’abord connu ?

— À Naples, où il demeurait sous le même toit que moi, lorsque j’étais au couvent