Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée

est maintenant en votre présence, et qui porte le titre de grand pénitencier des Pénitents Noirs de Santa Maria del Pianto, est connue de vous et si vous l’avez déjà vue ailleurs.

Schedoni répondit par un simple signe de dénégation.

La même question fut posée au père Ansaldo. Et au grand étonnement de Vivaldi, le pénitencier, dont la vue était d’ailleurs incertaine et troublée, déclara qu’il ne reconnaissait pas Schedoni. Vivaldi fut alors confronté avec le dominicain. Il déclara que la personne qu’on lui présentait ne lui avait jamais été connue que sous le nom du père Schedoni, religieux du couvent de Spirito Santo. Il ne savait rien de plus sur son compte. Cette modération de Vivaldi ne laissa pas que de surprendre Schedoni qui, comme tous les esprits artificieux, prêta une arrière-pensée de perfidie à une conduite qu’il ne comprenait pas.

Après l’accomplissement de quelques formalités, le tribunal donna ordre au père Ansaldo de rapporter les particularités de la confession qu’il avait reçue la veille de la Saint-Marc. Après avoir prêté le serment de ne dire ni plus ni moins que la vérité, le pénitencier fit la déposition suivante que le greffier écrivit à mesure qu’il parlait et que les assistants écoutèrent avec des sentiments différents, quoique avec une égale apparence d’impassibilité.

— C’était le soir du 25 avril 1752, dit-il. J’étais, selon ma coutume, dans le confessionnal de Santa Maria del Pianto lorsque j’entendis, à ma gauche, de profonds gémissements dont je fus frappé, car je ne savais pas qu’il y eût là un pénitent. À la vérité,