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XXI


D’après l’interrogatoire de Vivaldi, le grand pénitencier Ansaldo et le père Schedoni furent cités tous les deux devant le tribunal du Saint-Office.

Schedoni fut arrêté pendant qu’il se rendait à Rome pour travailler à la délivrance de Vivaldi ; œuvre plus difficile que ne l’avait été son emprisonnement. Il mettait d’autant plus d’ardeur à faire rendre la liberté au jeune homme qu’il craignait que sa famille ne fût instruite de sa situation, malgré le soin que prenait toujours l’Inquisition de cacher les noms des prisonniers ; il se proposait aussi de conclure le mariage d’Elena et de Vivaldi aussitôt que celui-ci serait libre, pensant avec raison que si le jeune homme venait plus tard à concevoir des soupçons sur son compte, toute idée de vengeance contre son persécuteur serait enchaînée par son devoir et sa reconnaissance. Pauvre Vivaldi ! il était loin de se douter, quand il dénonçait Schedoni au tribunal, qu’il agissait contre lui-même, en différant ou en rendant impossible son union avec Elena.

Schedoni n’avait d’ailleurs aucun soupçon des vrais motifs de son arrestation. Tout ce qu’il supposait, c’est que le tribunal avait découvert, il ne savait comment, qu’il était l’auteur de la dénonciation contre Vivaldi, et qu’il voulait le confronter avec l’accusé.

Ansaldo avait été absous d’avance par l’inquisition