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qui m’a parlé. Je supplie qu’on me découvre les yeux afin que je puisse désigner celui qui me poursuit jusqu’ici.

Le tribunal, après s’être consulté quelque temps, acquiesça à la demande du jeune homme. On retira le voile qui lui couvrait la tête. Il regarda tout autour de lui et n’y vit personne que les tortionnaires. L’inquisiteur l’accusa alors d’un ton sévère d’avoir voulu en imposer au tribunal et, sur ses dénégations énergiques, il lui ordonna de donner des preuves de la mystérieuse communication qu’il prétendait avoir reçue. Alors Vivaldi, écartant le scrupule qui l’avait arrêté jusque-là, déclara que la voix lui avait enjoint de demander au tribunal qu’il fit comparaître devant lui le père Ansaldo, grand pénitencier de l’église de Santa Maria del Pianto, en même temps que le père Schedoni qui devrait répondre aux charges que le père Ansaldo porterait contre lui.

Ces déclarations jetèrent les juges dans une grande perplexité ; et ils demandèrent à Vivaldi s’il connaissait le père Ansaldo. Le jeune homme répondit que ce religieux lui était complètement étranger et qu’il n’avait jamais entendu parler de lui avant la visite de l’inconnu.

— Quelqu’un est donc venu vous voir ? demanda l’inquisiteur. Quand cela ? Où ?

— La nuit dernière, dans ma prison.

— Dans votre prison ! s’écria le grand inquisiteur d’un ton ironique C’est une vision que vous aurez eue.

— Il faut éclaircir cela, dit un autre, il y a