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ajoutant un épais voile noir qui lui couvrait la tête et les yeux. Puis on se mit en marche. Vivaldi s’aperçut que le terrain s’abaissait et commença à descendre. Il essaya de compter les marches, pour juger si c’était le même escalier que la veille. Il entendit plusieurs portes s’ouvrir et se refermer jusqu’à ce qu’il se trouvât dans une salle qui devait être spacieuse, car l’air y était moins humide et le bruit de ses pas résonnait au loin. On lui cria d’avancer et il reconnut qu’il était devant le même tribunal, présidé par le même inquisiteur qui l’avait déjà interrogé.

Ainsi que le moine le lui avait annoncé, on demanda au jeune homme ce qu’il savait du père Schedoni. Il rapporta seulement ce qu’on lui avait appris du vrai nom du confesseur et de l’incognito qu’il gardait dans le couvent de Spirito Santo…

— De qui tenez-vous ces faits ? demanda l’inquisiteur ?

— D’une personne qui m’est inconnue.

Un murmure venant du tribunal fit comprendre à Vivaldi que sa réponse était accueillie par une complète incrédulité.

— Pourquoi ne faites-vous pas appeler le père Ansaldo comme je vous l’ai recommandé ? lui dit tout bas une voix qu’il reconnut.

Alors Vivaldi, s’adressant à ses juges :

— Celui qui m’a appris ce que je viens de rapporter est ici, s’écria-t-il. Je l’ai reconnu à sa voix. Qu’on l’arrête.

— De quelle voix parlez-vous ? dit l’inquisiteur.

— Je parle d’une personne qui est près de moi et