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i ou non, ferez-vous au tribunal les demandes et les sommations que je viens de vous indiquer ?

— Moi, s’écria le jeune homme hésitant, faire citer le grand pénitencier à l’instigation d’un inconnu !…

— Vous me connaîtrez dans la suite, dit le moine en tirant un poignard de dessous sa robe. Regardez sur cette lame : qu’y voyez-vous ?

Vivaldi reconnut des taches de sang, et demeura frappé d’horreur.

— Voilà des preuves de la vérité ! reprit le moine d’un ton solennel. Demain soir, nous nous retrouverons dans ces souterrains, empire de la douleur et de la mort.

En achevant ces mots, il s’éloigna. Le prisonnier passa le reste de la nuit sans dormir. Le matin, lorsque son gardien vint comme à l’ordinaire lui apporter du pain et une cruche d’eau, il s’informa de l’étranger qui était venu le visiter pendant la nuit. Le gardien parut fort surpris, et soutint que personne n’avait pu pénétrer dans la chambre, bien verrouillée, cadenassée et gardée à vue la nuit comme le jour.

— Quoi ! dit Vivaldi. N’avez-vous entendu aucun bruit ?

Et il décrivit le costume et l’air du religieux.

— Quand on dort, répliqua le gardien, on est sujet à rêver.

Il fallut que le jeune homme se contentât de cette réponse.

Le soir, à la même heure que la veille, la porte de sa prison se rouvrit et Vivaldi vit entrer les deux hommes qui étaient déjà venus le chercher. On le revêtit du même manteau, en y