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la mort de la signora Bianchi. Ne seriez-vous pas cet ennemi, le père Schedoni lui-même, mon accusateur ?

Un murmure confus venant du tribunal succéda à ces paroles, et la voix imposante de l’inconnu s’éleva de nouveau.

— Je déclare ici solennellement, dit-il, que je ne suis pas le père Schedoni.

Le ton et la fermeté avec lesquels l’inconnu fit cette déclaration persuadèrent Vivaldi de sa sincérité. D’ailleurs, quoiqu’il reconnût toujours la voix du moine, il n’y retrouvait pas celle de Schedoni. Il demeura frappé d’étonnement. S’il eût eu les mains libres, il eût tâché d’écarter le voile qui enveloppait sa tête pour voir ce mystérieux personnage. Mais tout ce qu’il put faire fut de le conjurer de révéler son nom et les motifs de sa conduite. Il ne reçut point de réponse, mais un nouveau murmure parcourut la salle. Bientôt après, il entendit quelqu’un s’avancer et donner ordre de le reconduire dans sa prison.

On le ramena au lieu où on l’avait reçu et on le rendit à ses premiers gardiens.

Ceux-ci l’enfermèrent de nouveau dans sa chambre. Là, Vivaldi, épuisé par les diverses émotions qu’il venait d’éprouver, se jeta sur son grabat et tomba bientôt dans un profond assoupissement.

Il y avait environ deux heures qu’il était dans cet état lorsqu’il en fut tiré par la voix qu’il avait entendue aux ruines de Paluzzi et au tribunal. Quelle ne fut pas sa surprise, en ouvrant les yeux, d’apercevoir, debout