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quitta son abri et suivit le même chemin que l’homme au sac, cherchant quelque part une maison habitée. Bientôt il aperçut une lumière à peu de distance et se dirigea vers la demeure d’où elle partait. Arrivé à la porte, il frappa doucement, mais personne ne répondit. Il pleuvait à torrents ; la porte, qui n’était pas fermée à clef, s’entrouvrit, et le pêcheur se décida à entrer. Il s’avança à tâtons et ne vit ni n’entendit personne. Enfin il parvint à une chambre à demi éclairée par un reste de feu qui brûlait dans l’âtre, puis il entendit venir quelqu’un ; un homme entra avec une lumière, et le pêcheur s’avança pour lui demander la permission de s’abriter sous son toit… Marco dit qu’à l’aspect d’un étranger, l’homme de la maison devint blanc comme un linge ; mais Marco lui offrit le produit de sa pêche, alors il parut se remettre et s’occupa d’attiser le feu pour faire cuire le poisson. L’idée vint au pêcheur que cet homme était le même qu’il avait vu sur le rivage, et il n’en douta plus quand il aperçut le sac dressé dans un coin contre le mur. Le maître du logis, qui avait invité le pêcheur à souper, s’absenta un instant pour aller chercher des assiettes, mais il emporta la lumière. Pendant ce temps, Marco, poussé par la curiosité, s’approcha du sac et essaya de le soulever, mais il le trouva fort pesant, quoiqu’il ne fût pas plein, et le laissa retomber lourdement par terre. Craignant que l’homme ne revînt et ne s’en aperçût, il redressa bien vite le sac contre le mur ; mais, dans ce mouvement, il l’entrouvrit… Jugez de son épouvante lorsqu’il sentit de la chair froide et qu’à la lueur du feu, il distingua