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homme qui habitait notre ville quand j’étais encore petit garçon, mais qui, à l’époque où l’histoire arriva, demeurait sur le bord de la mer Adriatique où il était pêcheur de profession. Le vieux Marco était donc allé pêcher. La nuit était noire et il se hâtait de revenir à la côte avec le poisson qu’il avait pris ; il tombait une pluie battante et le vent soufflait avec violence. Marco marcha quelque temps sans voir aucune lumière et sans entendre d’autre bruit que celui du flot qui battait les récifs. À la fin, il se détermina à chercher un abri sous une petite roche. Pendant qu’il se tenait là tapi, il crut entendre quelqu’un venir et il leva la tête ; il aperçut alors une faible lumière, qui s’approcha et passa devant l’endroit où il était caché, et distingua un homme qui tenait à la main une lanterne sourde. Sa frayeur fut grande en voyant l’homme s’arrêter tout près de lui pour se décharger d’un fardeau ; ce fardeau était un grand sac qui paraissait très lourd, car l’homme était fatigué et essoufflé.

— Qu’y avait-il dans ce sac ? interrompit Schedoni avec une feinte indifférence.

— Vous allez le savoir, signor. Le vieux Marco se tenait coi, sans souffler. Peu d’instants après, il vit l’homme recharger le sac sur ses épaules et se remettre en marche le long de la côte. Enfin il le perdit de vue.

— Qu’a de commun cet homme avec Spalatro, dit Schedoni avec humeur et comme pour mettre fin au récit.

— Cela viendra en son temps, signor, répliqua le paysan. Quand l’orage fut un peu calmé, Marco