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de passage obscur ménagé entre deux pans de murailles, elle aperçut, grâce à quelques rayons de jour qui y pénétraient, un homme dans lequel elle reconnut encore la figure et la démarche de Spalatro. Elle s’écria, mais il disparut ; et, quand Schedoni jeta les yeux vers le même endroit, il ne vit plus, ni n’entendit rien.

Elena n’hésita pas à affirmer qu’elle avait vu Spalatro ; et Schedoni, persuadé que, si c’était lui, il ne pouvait avoir que de mauvais desseins, se leva et pénétra avec le guide dans le défilé, laissant Elena seule dans la cour. À peine l’avait-il quittée qu’elle fut frappée du danger qu’il courait dans cette obscurité où un meurtrier invisible pouvait l’attendre, et elle le rappela à grands cris, mais il ne répondit point. Trop inquiète pour demeurer en place, elle courut vers le passage, cherchant à percer les ténèbres, et elle hésitait à s’engager plus avant lorsqu’un faible cri qui semblait venir de l’intérieur de l’édifice frappa ses oreilles. Au même moment elle entendit un coup de pistolet, ensuite un gémissement prolongé. Incapable de faire un pas, elle demeura comme clouée sur place. Bientôt après elle entendit de nouveaux gémissements qui se rapprochaient par degrés et vit sortir d’une autre partie des ruines un homme blessé qui traversa la cour.

Un éblouissement subit l’empêcha de le bien distinguer ; elle recula de quelques pas en chancelant et s’appuya sur un tronçon de colonne. Cette sorte d’anéantissement dura quelques minutes, après quoi elle s’entendit appeler et vit Schedoni