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se perdait en conjectures sur l’influence que devait avoir sur leur destinée future la découverte qu’elle venait de faire. Schedoni cependant, toujours plongé dans ses rêveries, ayant prononcé le nom de Vivaldi, elle saisit cette occasion de s’informer de ce qu’il était devenu.

— Je n’ignore pas votre attachement, dit Schedoni en éludant sa question ; mais je désire savoir de quelle manière il a commencé.

Elena, confuse, hésita d’abord, puis elle obéit et lui raconta en rougissant l’histoire de leurs amours. Schedoni ne l’interrompit par aucune observation. Encouragée par ce silence, elle se hasarda à lui demander par l’ordre de qui Vivaldi avait été arrêté et où il avait été conduit. Schedoni lui épargna la douleur d’apprendre que son amant était prisonnier de l’Inquisition. Il affecta d’ignorer tout ce qui s’était passé à Celano, mais il lui dit qu’il croyait que Vivaldi avait été, ainsi qu’elle-même, arrêté par ordre de la marquise qui, sans doute, le faisait détenir pour un certain temps.

Leur arrivée dans une petite ville interrompit ces explications. Le premier soin de Schedoni fut de se procurer un nouveau guide ; puis il congédia Spalatro. Le drôle partit avec une répugnance qui fut remarquée par Elena.

Nos voyageurs ne purent se remettre en route que dans l’après-midi. Schedoni garda pendant tout le chemin le même silence que dans la matinée ; sauf quelques questions qu’il posa à son guide et auxquelles celui-ci répondit en donnant carrière à sa langue. Il n’était pas aisé d’arrêter le bavardage