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— Pourquoi ne voulez-vous pas me dire quel est le portrait que vous avez là ? s’écria-t-il, sans songer qu’il ne lui avait pas encore posé cette question.

— Ce portrait ? répéta Elena avec une extrême surprise.

— Oui, quel est-il ? Comment le possédez-vous ? Parlez vite.

— Quel intérêt, dit l’orpheline, avez-vous à le savoir ?

— Répondez, répondez ! insista Schedoni au comble de l’agitation. Ne puis-je donc pas parvenir à vous arracher une réponse ? Est-ce la crainte qui vous trouble l’esprit ?

Et se rapprochant d’elle et lui saisissant le bras, il répéta sa question avec un accent d’angoisse et de désespoir.

— Hélas ! il est mort ! répliqua Elena en s’efforçant de se dégager et en pleurant. J’aurais eu en lui un protecteur.

— Nous perdons du temps, s’écria Schedoni, avec un regard terrible. Encore une fois, quel est ce portrait ?

Elena prit le médaillon dans ses deux mains, le contempla un moment ; puis, le pressant contre ses lèvres :

— C’est mon père ! dit-elle.

— Votre père ! dit Schedoni d’une voix étouffée. Votre père !…

Et il recula de quelques pas.

Elena le regarda avec surprise.

— Hélas, dit-elle, je n’ai jamais connu les caresses ni les soins d’un père, et c’est maintena