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et je t’ai toujours trouvé fidèle ; rappelle-toi bien tout ce que je t’ai dit ce matin. Sois toujours l’homme actif et déterminé que j’ai connu.

Spalatro écoutait avec une morne attention.

— Il est déjà tard, reprit le moine, monte dans sa chambre puisque tu es sûr qu’elle dort. Prends donc ce poignard et ce manteau : tu sais l’usage qu’il en faut faire.

Il s’arrêta et fixa ses yeux pénétrants sur Spalatro qui avait pris le stylet, mais qui restait immobile sans répondre.

— Eh bien, dit le confesseur, qu’attends-tu ? Le jour va bientôt poindre. Est-ce que tu hésites ? Est-ce que tu trembles ? Je ne te reconnais plus !

Spalatro, sans rien dire, mit le poignard dans son sein, le manteau sur son bras, et se dirigea à pas lents vers la porte. Arrivé là, il s’arrêta.

— Dépêche-toi donc, reprit Schedoni, qui t’arrête ?

— Ma foi, je vous avoue, dit Spalatro avec humeur, que cette besogne-là ne me plaît guère. Je ne sais pas pourquoi il faut toujours que je fasse le plus difficile pour être, après tout, le moins bien payé.

— Vilain ! s’écria Schedoni, n’est-tu donc pas content de ce qu’on te donne ?

— Vilain ! répéta Spalatro en jetant le manteau par terre. Pas plus vilain que vous, s’il vous plaît, mon père, car, si c’est moi qui fais toute la besogne, c’est vous qui recevez toute la récompense. Un pauvre homme comme moi a besoin de gagner sa vie, voilà mon excuse. Ainsi, faites votre ouvr