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est-ce pas plutôt au village de Legano, sur la route de Celano à Rome ?

Vivaldi se rappela en effet, non sans quelque surprise, que c’était à Legano que ses gardes avaient été changés et, tout en confirmant sa première assertion, il en fit la remarque à l’inquisiteur. Celui-ci, sans paraître y prêter attention, continua l’interrogatoire.

— Quelque autre personne, demanda-t-il, a-t-elle été arrêtée avec vous ?

— Vous ne pouvez pas ignorer, répondit Vivaldi, que la signora Rosalba a été arrêtée en même temps que moi, sous le faux prétexte qu’elle était religieuse et qu’elle avait violé ses vœux, et que mon domestique Paolo Mandrico a été aussi arrêté sans que je puisse imaginer sur quelle imputation.

L’inquisiteur fit de nouveau signe au greffier d’écrire, puis il reprit :

— Jeune homme, encore une fois, confessez votre faute. Le tribunal est miséricordieux et indulgent pour le coupable qui avoue.

Vivaldi sourit.

— Oui, continua le juge, la Sainte Inquisition est miséricordieuse ; elle n’emploie jamais la torture que dans les cas de nécessité absolue et lorsque le silence obstiné du criminel appelle toute sa rigueur. Sachez que nous sommes toujours instruits des faits et que vos dénégations ne peuvent ni nous dérober, ni dénaturer la vérité. Vos délits les plus cachés sont déjà consignés dans les registres du Saint-Office aussi fidèlement que dans votre conscience. Tremblez donc et sou