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— Mensonge ! s’écria le juge. Notez bien ceci, greffier. Sachez, ajouta-t-il en s’adressant à Vivaldi, que nos ordres ne se montrent pas et que nos officiers ne parlent jamais.

— Il est vrai, répondit Vivaldi, que je n’ai pas lu moi-même votre ordre. Mais le religieux qui l’a lu devant moi m’a appris de quel crime j’étais accusé et vos officiers m’ont confirmé ses paroles. Si vous criez au mensonge, en prétextant que je viole mon serment, si vous interprétez à votre manière mes réponses les plus simples et les plus franches, je ne dirai plus rien.

L’inquisiteur, pâle de colère, se leva à moitié de son fauteuil.

— Audacieux hérétique, dit-il, vous disputez contre vos juges ! Vous les insultez ! Vous manquez de respect au saint tribunal ! Votre impiété va recevoir sa récompense. Qu’on lui applique la question !

Un sourire fier et dédaigneux fut la seule réponse de Vivaldi et, quoique en ce moment il crût voir remuer le rideau qui cachait sans doute quelques autres affidés du Saint-Office, il fixa un regard calme sur l’inquisiteur, sa contenance restant aussi ferme que sa physionomie. Ce froid courage parut frapper son juge qui reconnut sans doute qu’il n’avait pas affaire à une âme commune. Il abandonna donc pour l’instant des moyens de terreur inutiles.

— Où avez-vous été arrêté ? demanda-t-il.

— Dans la chapelle de Saint-Sébastien, sur le lac de Celano.

— Êtes-vous sûr de cela ? reprit l’inquisiteur. N’