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aucune créature. On entendait seulement au loin les tintements d’une cloche, et l’on aperçut confusément dans l’obscurité de hautes murailles et des tours. Les prisonniers jugèrent que ce devaient être les prisons de l’Inquisition. Ils s’arrêtèrent à l’entrée d’une voûte fermée par une grille de fer. Un homme qui tenait une torche à la main vint les reconnaître et ouvrit la grille. Les prisonniers, descendus de voiture avec les deux officiers principaux, entrèrent sous la voûte qui les conduisit à une salle basse, faiblement éclairée par une lampe. Un silence absolu y régnait et personne ne se montra. À l’idée que ce souterrain était peut-être un lieu de sépulture pour quelques victimes du farouche tribunal, Vivaldi tressaillit d’horreur. Cette pièce paraissait conduire à d’autres par divers couloirs qui se prolongeaient dans cet immense édifice. Mais ni le bruit sourd d’un pas humain, ni l’écho d’aucune voix sous ces longues voûtes ne donnaient lieu de penser qu’elles fussent habitées par des êtres vivants. Le couloir que suivirent les prisonniers aboutissait à une autre pièce, aussi sombre que la première, mais beaucoup plus vaste. Ils s’arrêtèrent là ; et un homme, qui paraissait être le geôlier en chef, s’avança pour les recevoir. Les gardiens et le geôlier échangèrent quelques paroles mystérieuses ; et l’un des officiers, traversant la salle, monta par un grand escalier, tandis que l’autre, en compagnie du geôlier, veillait sur les captifs en attendant son retour.

Un long temps s’écoula, pendant lequel le silence ne fut interrompu que par le bruit de quelque porte